Déjà il est bon de définir ce qu’on entend par spiritualité. De quoi on parle ?

La spiritualité, pour moi, c’est la relation intime à soi.
Et l’éveil spirituel un état d’ouverture du cœur, d’accueil inconditionnel de ce qui est là, maintenant.

Cette ouverture se fait naturellement dans un état de paix profonde, quand toute résistance disparaît…

Cette paix peut émerger dans certains moments de grâce où le cœur s’ouvre spontanément et où l’on goûte la Joie d’Etre Vivant-e dans toute sa beauté.

Le chemin spirituel est celui qui permet de cesser la guerre, psychologique d’abord puis spirituelle, pour permettre à la paix de s’installer durablement en soi.

La guerre psychologique s’arrête quand le travail de détricotage des confusions familiales est fait par différents modes de thérapie.
Mais la guerre spirituelle, celle qui ferme le cœur est beaucoup plus subtile et difficile à appréhender… Car elle est dûe à une posture de l’esprit, acquise très tôt dans la vie, qui consiste à juger en bien ou en mal tout acte perçu.

A chaque fois que je porte un jugement sur un acte en le qualifiant de bon ou mauvais, de bien ou mal je ferme mon cœur, je suis en guerre contre moi , l’autre, le monde. Subtilement, juger c’est rejeter… même quand je dis c’est bien, en fait le mouvement intérieur est un rejet subtil de ce qui est… Entendons nous, je ne parle pas ici de fonctionnement en société qui nécessite des lois et un jugement pour garantir un bon fonctionnement. Je parle de relation intime à soi. La spiritualité est la relation intime à soi…

Quand je juge, je me juge… je me rejette. Je coupe donc l’accès à l’intime, à la Joie d’ Etre… Il s’agit d’arriver à percevoir la différence entre justesse et jugement. La justesse est une sensation : je sens que mon action est cohérente avec ce qui est là. Il y a accord, justesse. Le jugement est un retrait par rapport à ce qui est là… je ne suis plus dans la justesse…je suis dans ma grille d’interprétation du réel…et donc en retrait par rapport à ce qui est là !

Les pratiques spirituelles visent finalement à cultiver l’état d’ouverture. Les plus performantes à mes yeux sont celles qui visent à parvenir à discriminer justesse et jugement…accord et retrait… par rapport à ce qui est là, maintenant.

En ce qui me concerne plus je développe l’écoute corporelle profonde mieux je perçois ce mouvement d’ouverture lors de la justesse et de fermeture lors du jugement.
Et plus je cultive l’ouverture, plus la Joie d’ Etre me visite souvent et longtemps…c’est pourquoi la pratique du chant spontané est pour moi une pratique spirituelle majeure ! Elle permet d’approfondir l’écoute, d’expérimenter l’accordage et de détendre le jugement…