c’est une question qui me fait toujours sourire et qui m’a longtemps désarçonnée, car je ne comprenais pas qu’on ne puisse pas sentir combien le corps porte toutes nos mémoires…

Il m’a fallu du temps pour comprendre que l’inconscient est le vivant actif dans le corps mais dont la conscience s’est détachée par souci de préservation d’une identité qu’elle défend… Plus on développe l’écoute corporelle en soi, moins la conscience se défend, plus on a accès à des couches de plus en plus profondes de l’être ; et donc quand j’écoute le corps de quelqu’un je sens par résonnance en moi la vie qui circule mais aussi le conflit, la mémoire qui empêche, le tissage de la souffrance…

Le premier appui thérapeutique c’est cette résonnance et l’attention portée sur la circulation de la vie. Souvent mes patient-e-s décrivent cela comme un fluide qui circule dans leur corps, des images et/ou des émotions qui apparaissent puis qui s’apaisent… parfois on me décrit un grand voyage… et souvent cela suffit pour que le système retrouve sa cohérence et que la souffrance disparaisse.

Mais parfois il faut l’appui de la parole. Alors j’interroge en fonction de ce que je sens par résonnance, et la parole se libère en nommant le conflit , raconte l’histoire qui pose problème, ce qui dénoue l’émotion et permet au corps de retrouver son équilibre…